Conseil municipal de Nice du vendredi 12 mai 2006 – Notes AdN
A cause de la conférence des ministres de l’intérieur des
pays de la méditerranée occidentale, présidée par Sarkozy, le Conseil municipal
a commencé à 7h30 du matin afin de laisser la vielle ville à disposition des
ministres.
Le maire nous annonce que la
séance du matin se terminera à 13h30, heure de « dislocation des
ministres qui déjeunent à la Petite
maison ».
Une minute de silence pour Madame Stirbois,
conseillère FN décédée. Elle est remplacée par Gilbert Gilli
(vice-président d’un club sportif et employé des pétroles, précise le maire).
La gauche unie
Le maire soumet le procès verbal du conseil municipal du 31 mars( les élus de gauche avaient déserté la séance suite aux
réactions du maire à la présence de manifestants anti-CPE.)
Jean François Knecht (PS) n’a pas apprécié les propos virulents prononcés par Peyrat concernant le recours qu’il avait intenté contre le Grand Stade. Il rappelle au maire qu’il n’est pas seul et que cette initiative émane de tout le groupe de la gauche plurielle.
Le fidèle lieutenant
Dans le cadre de soutien à la politique de réserve militaire, le gouvernement a décidé d’entreprendre une série d’actions destinées à renforcer le lien entre la Nation et ses forces armées par le développement de la réserve opérationnelle et citoyenne.
Par courrier en date du 9 décembre 2005, convention entre le ministère de la défense et la mairie qui se voit conférer la qualité de « partenaire de la défense nationale ».
Le maire en est tout émoustillé, il aime le militaire comme il se complait à le répéter.
Et devinez qui a été désigné comme interlocuteur privilégié
pour la défense susceptible de s’impliquer dans la nouvelle réserve citoyenne
et le recensement : Monsieur De Surville.
Quand on pense qu’il nous a intenté un procès parce que nous l’avions appelé
fidèle lieutenant, et le voilà appelé à de hautes fonctions.
Nostalgie
Le maire déplore que les cérémonies du 8 mai aient attiré si
peu de monde. « Je rappelle qu’il y avait la musique des Sapeurs pompiers et qu’il ne
sont pas des militaires, la section de réserve de marine est dirigée par officier
qui est de l’OPAM. S’il n’y avait pas les civils pour venir au
secours des militaires, il n’y aurait plus rien. Il n’y a plus de patriotisme.
On ne peut faire aimer un pays qu’on a cessé d’aimer soi-même ».
Sans papiers
Lors de chaque conseil municipal, les élus, les journalistes se voyaient distribuer toutes les délibérations du jour, ce qui nécessitait jusqu’à 144 000 photocopies.
Enfin, tout va s’informatiser et tout sera sur des DVD (on espère que les citoyens pourront obtenir aussi ce document).
Le cri touristique
Le maire propose à l’assemblée d’autoriser les bases
nautiques à fonctionner du 1/6 au 30/9 à la place du 15/6 au 15/9.
La gauche s’oppose à la délibération qui n’a pas été présentée dans les temps,
car par le passé il y a eu du « flou » dans la gestion de ces bases.
Là, le maire s’énerve « notre majorité doit prendre en considération le cri que pousse les pros du tourisme. Les grands palaces ont un problème de chalandisme, pas de loisirs pour les clients. Certes ces gens n’ont pas payé toutes les taxes, je dois vous dire que je leur en veux, mais il faut faire cette modification pour les pros du tourisme qui éprouvent des difficultés à assumer la gestion de leurs hôtels. Un grand palace avec 250 employés va avoir des difficultés à continuer s’il n’y a pas plus de demandes pour la Côte d’Azur ».
Les comptes de la ville
(Le Budget supplémentaire est le reste à réaliser des exercices précédents) Le budget de notre ville pour 2006 est de 957 millions d’euros. Nous ferons en fin d’année une synthèse de toutes les délibérations concernant le budget.
L’on apprend au cours de cette délibération que « nous roulerons dans le tram fin 2007 », que 308 dossiers d’indemnisation des commerçants sont traités actuellement, 3,1millions d’euros ont été versés et que les cas qui ne rentraient pas dans les critères ont été pris en compte et sont étudiés par les services juridiques de la CANCA.
A propos des territoires.
Chaque conseiller municipal
représentant son territoire a brièvement exposé les bilans de leurs
actions.
Bilan financier des 8 territoires : Dépense : 6millions 337 mille
euros.
Nous avons demandé le bel exemplaire du document tout en couleur distribué aux
élus pour en faire une étude dans notre atelier sur la démocratie participative auquel vous pouvez aussi participer.
Cinémathèque - ce n’est pas pour demain
L’on nous confirme que la cinémathèque prévue rue de la Tour ne sera pas prête pour 2007 mais peut être bien pour 2008.
La halle SPADA en questions
Monsieur Barthes, adjoint à la culture, s’énerve lorsque l’on évoque le dossier du centre culturel SPADA. En effet, un auditorium est prévu dans la halle alors que les gens du quartier souhaiteraient avoir une salle des fêtes et un lieu culturel plus populaire avec cinéma, théâtre, musiques…
L’adjoint tente de rassurer ceux qui pensent que l’auditorium ne laissera plus de place aux artistes. « SPADA est un ensemble, il y a réhabilitation, il faut attendre le travail des programmistes qui n’est pas encore fait. »
Oh les vilaines menteries
Mme Simone Monticelli (PC), que la majorité appelle en riant « Simone », pose la question de la présence d’amiante lors de la démolition des HLM Pasteur.
Le maire voit rouge « A Pasteur, le dossier est accablant et là on est face à face avec le mensonge et la vérité. Il ne faut pas dire des menteries par défaut d’information, et je sais que c’est votre cas. Il n’y a plus d’amiante et il n’y en avait pas quand ça a explosé. Les analyses des prélèvements de poussières ont été faites. Tout le monde conteste la présence d’amiante avant la démolition. Lorsque le sous-préfet, le maire, l’OPAM se sont réunis pour faire face à la contestation de Mme l’inspecteur du travail, je sors le dossier de l’entreprise : 9600 m3 d’amiante avaient été enlevées. Nous avons fait vérifier la qualité de l’air avant et après. Il n’y avait plus d’amiante quand on a fait exploser. La justice s’est prononcée et il n’y a pas eu d’appel. Et maintenant il y a les gravats qu’on ne peut enlever et qui sont dangereux pour les enfants qui pourraient se blesser en jouant. La DDTE nous dit qu’il ne faut toucher à rien. L’OPAM s’est laissé fléchir et a demandé au Tribunal Administratif de désigner un expert. Le T.A a refusé : c’est une affaire déjà prononcée donc jugée. Se méfiant de S. Monticelli et des autres, ils ont demandé à un collège d’experts de se prononcer. L’enlèvement prendra 2 mois et on a fait régner la peur dans le quartier. On est passé à côté d’une catastrophe à cause d’une seule personne. Quand je suis rentré de Moscou, je me suis rendu sur les lieux le lendemain matin dès 8h30, tant les services préfectoraux étaient alarmistes ».
Madame Estrosi sort ses griffes à son tour, on touche à son
beau projet : « Une demande auprès du Conseil Surveillance du Bâtiment
Public organisme officiel est en cours » précise-t-elle en
colère et conspuant l’association SOS Amiante 06. Et d’ajouter : « de
plus je vous précise que l’amiante est interdite depuis 1997, mais qu’il n’y a
pas de cadre juridique et j’ai demandé
qu’il en soit établi un. »
Police sans justice - Encore un cri
« C’est un cri d’alarme que je pousse :
on touche au vif notre collectivité territoriale par la dégradation des installations
sportives. Dans les clubs sportifs et la voirie, il y a un véritable problème.
La ville de Nice s’acharne à donner une joie de vivre dans ces centres et là il
y a de la délinquance, des vols qui empoisonnent tout le monde. Il m’est
indiqué que des parents hésitent à y inscrire leurs enfants. En 2006, 62000
euros pour les réparations, pas une semaine ne s’écoule sans que les sportifs,
les bénévoles soient victimes de ces faits. Je souhaite le respect du droit, le
bon fonctionnement de la démocratie, et que l’on sensibilise la police. Nous
subissons un mal qui en plus d’être gênant a un coût
sur notre budget. »
Le maire aborde un sujet de prédilection : «
la sécurité est une affaire nationale,
la population pense que le maire est
chargé de cela et en a les moyens. La police municipale était faite pour
faire respecter les décrets du maire au départ. Si j’avais la responsabilité de
la police j’en serais heureux. Quand il y a un excès, je vois débouler chez moi
les associations de riverains, de commerçants qui cherchent à obtenir une aide
quelconque. Les statistiques montrent une baisse des vols à la portière et des cambriolages. Ensuite,
ce qu’en fait la justice c’est autre chose. »
Le comble pour la fin
Le maire n’a pas montré son enthousiasme pour la conférence des pays de la Méditerranée comme il l’avait fait pour la réunion de L’OTAN. Ce n’est donc qu’en fin de conseil (18h)
qu’il se décida à s’exprimer sur ce
sujet : « Nous avons accueilli 10 pays. On s’aperçoit que par touches
successives, parfois excessives, se bâtissent de véritables unions. J’ai dîné
hier soir avec eux - des pays qui représentaient l’Europe et la Méditerranée
mettant en commun leurs contre le
terrorisme, l’immigration débridée et le crime organisé. Toutes choses qui nous
frappent de plein fouet, et qui
m’amènent à prendre des positions qui peuvent étonner certains. Le ministre de
la Libye nous a expliqué qu’il voulait bien tout ce que l’on demandait, mais
qu’il avait 3000 km de
frontières et qu’il était difficile de surveiller- la Mauritanie, elle, 5000 km avec 3 millions d’habitants. Comment limiter les effets dévastateurs de la transhumance de
l’immigration car elle entraîne parfois le germe du terrorisme, de la drogue et
du crime organisé
Tous ces problèmes ont été débattus pour se plier à l’incitation que Sarkozy avec beaucoup
d’habileté proposait »
Aucune réaction dans l’assistance des élus.
La phrase de la fin
après une journée si pénible
Peyrat : « Lorsque je suis au Sénat et que je
dis à mes collègues que nos conseils durent si longtemps ils sont stupéfaits.
Nous, on expédie cela vite fait me répondent-ils»
Prochain conseil vendredi 7 juillet dès 8h 30
Teresa MAFFEIS – AdN