NICE : Les Jeunesses Identitaires au tribunal
Le 30 avril
2005 s’était tenu à Nice le rassemblement des Jeunesses Identitaires, que l’AdN
avait tenté de faire interdire avec le syndicat SUD (voir plus bas).
Lundi 12 juin,
à Nice au Tribunal de Grande Instance, a eu lieu le procès de 5 jeunes de ce
mouvement qui avaient agressé dans la nuit du 30 avril au 1 mai des jeunes d’origine
étrangère et avaient proféré à leur
égard des propos racistes.
Il a été rappelé que cette audience ne concernait pas la reconstitution d’un
groupe interdit (Unité Radicale).
Des associations s’étaient portées parties civiles : MRAP- SOS Racisme et Sos Racisme indépendant 06.
Porteurs d’armes
(coups de poing américains, ceintures avec chaînes, couteau, bombes lacrymo,
matraques télescopiques, un inculpé allant jusqu'à dire que son amie lui avait
offert pour son anniversaire !) nécessaires, ont-ils déclaré, «
pour se défendre car ils avaient été
agressés par le passé, et que la police ne les protégeait pas EUX ! ».
Ils ont nié l’agression à caractère racial pour dire que ce n’était qu’une
vulgaire bagarre. Arrêtés avec sur eux leur carte d’adhésion aux Jeunesses
identitaires, ils ont joué les étonnés « on ne savait pas, on croyait
que c’était une association de quartier et qu’il fallait sa carte pour boire un
coup dans leur local « La Maioun » ».
Ils n’auraient pas agressés mais auraient répondu à une agression. Un autre
avait donné un coup de pied pour se défendre, etc.…
Ils n’ont jamais lu les comptes-rendus haineux qui ont été écrits dans le Blog des Jeunesses Identitaires. Ils sont de pauvres étudiants
qui n’ont jamais rien fait, l’un d’eux d’ailleurs appartient à une organisation
humanitaire et a organisé des convois humanitaires au Mali (son avocat exhibe
une lettre de compliments signée d’un élu PS). Alors, pensez donc ! Pas
racistes !!
L’un avait 0,58 g d’alcool et ne se souvient pas avoir frappé. Un de leurs
avocats allant jusqu’ à dire qu’ils étaient fiers d’être Français et qu’elle ne
voyait pas pourquoi on le leur reprochait - un autre avocat de dire que c’était un mouvement qui défendait
la culture occitane donc très large …. Le Procureur de la République a retenu :
1.
vol aggravé pour trois d’entre eux qui avaient pris le téléphone portable d’une victime.
2.
violence en réunion à caractère racial. L’élément
intentionnel, ce n’est pas le vol - on a
volé car on a agressé, on a voulu faire payer à la victime le fait d’être noir
à Nice. Les J I ont montré qu’ils sont chez eux à Nice et que les rues ne seront
pas polluées par des non français de
souche.
3.
port d’armes de 6ème catégorie.
4.
violence volontaire.
Et il a ajouté :
« Ces gens portent atteinte à notre système constitutionnel, à la liberté
d’aller et venir, à l’égalité et à la fraternité qui sont les fondements de notre
République. On touche à l’essentiel de notre société, un délit commis en raison
de l’appartenance à une race ou non. Alors c’est la République française qui
vous dit attention, c’est grave. La République demande réparation, ces délits
mettent la République en péril ».
Il a réclamé les peines suivantes :
1an de
prison dont 9 mois avec sursis et 5 ans de privation des droits civiques pour trois
d’entre eux, 1 an avec 6 mois de sursis et 5 ans de privation des droits
civiques pour le plus impliqué,
1200 euros d’amende pour port d’armes pour un qui ne s’est pas rendu à l’audience,
140h de travaux d’intérêt général pour le dernier.
Délibéré le lundi 26 juin
Les identitaires niçois les attendaient à la sortie du tribunal.
Demande de
dissolution
Avec le
syndicat SUD, nous avions demandé et obtenu du préfet l'interdiction du
rassemblement des Jeunesses Identitaires à Nice le 30 avril 2005.
L'avocat des JI
a fait annulé cet arrêté au TA et s'est produit ce que nous redoutions :
des agressions à caractère racial jugées ce jour au TGI de Nice.
A notre demande
de dissolution des Jeunesses Identitaires, M. de VILLEPIN avait répondu par courrier en date du 27 mai adressé à M.
Rudy Salles sollicité :
« Vous
avez appelé mon attention sur un appel à rassemblement diffusé à Nice, par voie
d'affichage, par le groupuscule d'extrême droite "Les Jeunesses
Identitaires", identifiable par un numéro de téléphone et une adresse
Internet.
Informé de cette réunion et attentif à prévenir tout trouble à l'ordre public,
c'est à juste titre que le préfet des Alpes-maritimes l'a interdite. Le juge
des référés ayant toutefois suspendu l'exécution de l'arrêté,
il appartient au tribunal administratif de se prononcer au fond sur la légalité
de la décision préfectorale.
A l'issue du rassemblement, une agression a été perpétrée, interpellés, ses
auteurs présumés sont poursuivis, notamment sur le fondement du code pénal
réprimant la reconstitution de mouvements dissous.
Si ces poursuites aboutissent, il ne sera pas nécessaire d'envisager une
nouvelle mesure de dissolution, celle qui a été prise en août 2002 à l'encontre
d'Unité Radicale ayant produit ses effets. Si elles n'aboutissaient pas, une
mesure de dissolution contre "les Jeunesses Identitaires" serait
examinée avec la plus grande attention.
Je tiens à saisir cette occasion pour réaffirmer ma détermination face aux
agissements de tels mouvements extrémistes et ma volonté de faire en sorte que
leurs réunions soient systématiquement interdites par les préfets, dès lors
qu'elles sont susceptibles d'engendrer des troubles graves à l'ordre public
qu'il ne serait pas possible d'empêcher par d'autres moyens. Le déroulement des
faits à Nice démontre à posteriori le bien-fondé de cette analyse. »
Le syndicat SUD,
qui avait effectué la même démarche, a reçu la même réponse.
Nous avons
ensuite écrit au nouveau ministre de l'intérieur M .Sarkozy pour la suite, et
n'avons pas reçu de réponse.
AdN